Yuli Edelstein, ministre israélien de l’information et de la diaspora
Depuis sa nomination il y a un an, le gouvernement israélien a fait connaître sa position en faveur du processus de paix avec les Palestiniens : ouvrir des pourparlers, sans conditions préalables. Malheureusement, depuis, les Palestiniens n’ont cessé d’y mettre des conditions.
Le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, s’est exprimé dans son discours à l’université de Bar-Ilan sur le processus de paix et a accepté le principe de deux Etats pour deux peuples. Le premier ministre est allé plus loin encore en annonçant un gel de la construction en Judée-Samarie en signe de confiance. Il en a payé le prix politique au sein de son gouvernement.
On peut dire que les dix mois passés depuis la déclaration du gel de la construction ont été perdus. On considère que la partie palestinienne a eu intérêt à faire traîner en longueur le moment de l’ouverture des négociations directes durant la période de gel, afin de générer plus de pression sur Israël. Selon moi, il n’est pas logique d’exiger des Israéliens ou des Palestiniens qu’ils arrêtent de construire, car personne ne sait où seront les futures frontières entre les deux pays.
Je suis heureux que les négociations se soient ouvertes sans conditions préalables. La principale question des négociations est quelle en sera la dynamique ? Et je prie pour qu’elles aboutissent à une solution. Cependant, il est important de comprendre que même pour parvenir à une solution à tous les problèmes à court terme, il est capital qu’ensemble nous progressions sur les sujets qui comptent pour nos deux peuples, telle que la coopération économique.
Comme en témoignent les données économiques, les villes palestiniennes qui étaient autrefois le symbole du terrorisme, telles que Jénine et Naplouse, ont subi d’impressionnantes métamorphoses. Des restaurants, des cinémas, des centres commerciaux fleurissent dans ces villes. (Le taux de croissance de l’économie palestinienne atteint presque 10 % par an.)
Au-delà, il existe d’autres domaines où la coopération entre les deux parties est essentielle : l’environnement et le maintien des ressources en eau. Ceux qui connaissent la réalité ici savent que nous partageons de faibles ressources. Avec ou sans accords, si les deux parties ne prêtent pas une attention particulière à nos ressources en eau, elles en subiront les conséquences.
Il y a un désir sincère de régler tous les problèmes entre nous, mais nous devons être réalistes : savoir nous occuper des problèmes les plus urgents. Même en l’absence d’accords, il est probable que les conditions à une solution complète ne soient pas encore réunies mais j’espère que cela n’affectera pas la dynamique des discussions.
Nous savons que, pour aboutir à la fin du conflit, il faudra des compromis des deux côtés, et c’est exactement pour cette raison que l’accord final, une fois signé, mettra un terme à toutes les revendications.
Pour nous, la situation de fin du conflit est la reconnaissance palestinienne du droit à l’existence de l’Etat d’Israël. Hélas, jusqu’à présent, aucun des représentants palestiniens ne s’est prononcé sur la reconnaissance de notre droit à un Etat juif au Moyen-Orient. Tout ce à quoi nous avons eu droit est la reconnaissance qu’Israël existe bien sur la carte. Ce qui ne correspond en rien à la reconnaissance du droit d’Israël à exister.
Un des aspects essentiels du dernier accord global réside en un dispositif de sécurité solide. Celui qui prétend que la meilleure garantie de sécurité, c’est la paix, se méprend. Rappelez-vous de l’histoire pas si lointaine du Moyen-Orient : Israël et l’Iran avaient d’excellentes relations à la fin des années 1970.
Mais en raison de changements internes et de la prise de pouvoir par les Gardiens de la révolution, la situation a changé. Le nouveau régime appelle à rayer Israël de la carte et à développer une arme nucléaire qui constitue une menace pour le monde entier. L’Iran se trouve à des milliers de kilomètres d’Israël, alors que les Palestiniens sont nos voisins immédiats – d’où la nécessité d’avoir des garanties sur les mesures de sécurité.
Une dernière question sur laquelle aucune des parties n’a encore de réponse : la bande de Gaza. Supposons qu’Israël et l’Autorité palestinienne arrivent au meilleur compromis possible. Quel sens pour les Gazaouis ? Arriverons-nous à une situation dans laquelle il y aura trois Etats pour deux peuples ? Quand nos partenaires palestiniens nous disent : « Ne vous inquiétez pas, on s’en occupe », cela ne me rassure pas. Nous avons déjà entendu cette même réponse et nous avons pourtant vu la situation se détériorer.
Je fais confiance. Je suis persuadé que Benyamin Nétanyahou participe aux négociations avec beaucoup de volonté et de fortes motivations. J’ai espoir que dans l’autre camp existent aussi la même volonté et la même motivation à conduire ces discussions. A mon avis, il existe trois possibilités.
La première, un accord de paix qui comprendrait des réponses à toutes les questions importantes. Mais, si les deux parties ne parvenaient pas à s’entendre, une autre solution pourrait être envisagée. Dans ce cas, les discussions devraient se concentrer sur la coopération entre les deux parties, dans les domaines majeurs qui concernent notre avenir commun.
La dernière possibilité serait la pire de toutes : une confrontation militaire en raison de l’échec des négociations. Mais je crois que personne ne souhaite cette solution. Les deux peuples et leurs dirigeants ont la responsabilité de faire en sorte que la dernière option soit une « non-option ».
Source : lemonde.fr
Je vous invite à lire cet article dans le site du journal « LE MONDE » qui en a honteusement modifié le titre: « Tel-Aviv espère au mieux la paix, au moins la coopération »
http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/09/10/tel-aviv-espere-au-mieux-la-paix-au-moins-la-cooperation_1409453_3232.html
Ceci mériterait bien un « papier », non?
Lilith Jérusalem
bonjour Lilith , j’irai voir ton lien . un petit bonjour aussi de Libé où nos pauvres antisionistes et dieudonnistes ne savent plus quoi dire et se font un ulcère en entendant « paix » et « discussions sérieuses » .Tu me connais, je ne suis pas méchant mais j’espère quand même que ce sera grave 🙂
le monde est petit …
bonne journée
jérôme dit Shoshana…