En plaçant l’ONG Breaking The Silence parmi les finalistes, les décisionnaires européens se discréditent en tentant de délégitimer l’Etat Juif.
Andrei Sakharov doit se retourner dans sa tombe. Le Parlement européen utilise à présent le prestigieux Prix des Droits de l’Homme, du nom de ce grand dissident soviétique, pour stigmatiser l’Etat juif. Parmi les trois candidats présélectionnés pour la remise du Prix Sakharov de cette année figure le groupe israélien ‘Briser le silence’, qui oeuvre à dénoncer les abus commis par les militaires dans les territoires palestiniens.
Le problème n’est pas tellement le travail de l’organisation qui fait le ménage dans les accusations portées contre des soldats israéliens. La véritable insulte, c’est qu’un prix destiné à honorer ceux qui se battent contre ‘l’intolérance, le fanatisme et l’oppression’ puisse être envisagé pour des militants opérant dans l’une des démocraties les plus dynamiques du monde. En mettant Israël dans la même catégorie que des pays d’oppression comme l’Ethiopie ou Cuba, pays d’origine des deux autres candidats présélectionnés, les législateurs européens se sont eux-mêmes discrédités à nouveau tout en essayant de délégitimer Israël.
« Comme Andrei Sakharov lui-même, explique le site du Parlement Européen, tous les lauréats précédents ont montré combien il faut de courage pour défendre les droits de l’homme et la liberté d’expression. »
Mais la plus grande menace israélienne face à ses militants … c’est un coup de soleil au cours de leurs longues réunions dans les cafés de Tel-Aviv. Contrairement à ce que son nom indique, il n’y a pas de ‘silence’à rompre. Israël est une démocratie libérale bruyante au sein de laquelle les Premiers ministres peuvent faire l’objet d’enquête suite à des accusations de corruption, un pays dont l’une des règles qui régit la Cour suprême permet aux plaignants palestiniens de porter plainte contre le gouvernement israélien, et dont la presse critique fortement et très régulièrement le gouvernement et l’armée.
L’obsession de l’Europe avec des manquements, réels ou imaginaires, d’Israël ne porte pas seulement atteinte à Israël. Cette préoccupation se fait également au détriment de ceux qui risquent réellement leur vie et leur liberté contre des régimes véritablement oppressifs. Parmi les neuf candidats retenus pour le Prix Sakharov, alors que ce groupe israélien figure dans le trio de pré-sélection, on compte de réels combattants de la liberté qui ont grandement besoin de toute l’attention et du soutien de l’Occident. Parmi eux se trouve Haytham Al-Maleh, 80 ans, avocat des droits humains, que le régime syrien a récemment condamné à trois ans de prison pour « transfert de nouvelles fausses et exagérées ayant affaibli le sentiment national. » Ou encore, parmi les non-sélectionnés, Nguyen Van Ly, prêtre catholique vietnamien qui a passé plus de 20 ans en prison ou en résidence surveillée pour sa défense pacifique de la dignité humaine et de la démocratie… L’année dernière Elena Bonner, la veuve d’André Sakharov, a pris la parole lors du Forum d’Oslo rappelant l’affection de son défunt mari pour Israël : « Toutes les guerres qu’Israël a menées ont été justes, imposées par l’irresponsabilité des dirigeants arabes, déclarait-elle en citant ses paroles. Madame Bonner a mis en garde contre « l’antisémitisme et le sentiment anti-israélien de plus en plus présent à travers toute l’Europe ».
Espérons que le Parlement européen ne renforcera pas son anxiété à cet égard.
Source : http://online.wsj.com/article/SB10001424052702304510704575561593663435672.html