« Je crois que le pire est derrière nous mais nous ressentirons les effets de ce qui s’est passé encore longtemps. Maintenant, nous allons dans la bonne direction ». C’est ce qu’a affirmé Warren Buffett, homme d’affaires figurant parmi les hommes les plus riches du monde, en se référant à la crise financière de 2008 dans une interview accordée à l’attaché du ministère de l’Industrie et du Commerce à l’Ambassade d’Israël aux Etats-Unis.
Buffett a commenté les derniers développements économiques dans quelques pays européens, plus spécifiquement en Grèce, en Espagne et les craintes au sein de l’Union européenne. Il a déclaré : « C’est un véritable défi quand on essaie de faire adopter un seule et unique monnaie à des nations disparates de par leurs cultures, leurs fiscalités. C’est une épreuve. Je dirai que cette épreuve n’a pas encore été surmontée. Je crois que c’est intéressant d’observer cela mais je préfère observer de loin que de près. »
Concernant les dons privés dans une société capitaliste, Buffett affirme : « Quand dans un société capitaliste comme la nôtre, en dépit des problèmes actuels, il est bon de préserver les encouragements de l’économie de marché. Quand des gens s’enrichissent, il n’est pas souhaitable qu’ils cessent de travailler parce qu’il est bénéfique que ces gens talentueux soient incités d’aller plus loin. Quand il y a une masse de richesse gigantesque comme c’est ce qui se passe dans ce pays, au-delà même de ce qu’il est envisageable de pouvoir dépenser pour certains, sans vouloir prêcher aux autres, je ressens que c’est la société qui m’a enrichi. Je n’aurais pas réussi ainsi si j’étais né au Bengladesh ou dans un endroit comme ça. Ma richesse découle pour grande part du reste des citoyens de ce pays. Dans mon cas personnel, une fois que moi et ma famille avons nos besoins satisfaits, le reste doit retourner à la société. »
« J’ai découvert en m’adressant à d’autres personnes riches que nombreux sont ceux parmi eux qui pensent comme moi sur ce sujet. Je crois que ce mouvement va prendre son essor dans ce pays pour les prochaines décennies. Bill et Melinda Gates ainsi que moi-même avons donné 80 coups de téléphone et environ une quarantaine de personnes se sont joints à nous. »
Buffett a abordé le sujet du développement technologique accéléré et a dit : « J’essaye de limiter mes investissements pour des choses pour lesquelles je peux comprendre comment cette affaire paraîtra dans cinq, dix, vingt ans. Cela m’est beaucoup plus aisé pour des industries traditionnelles que pour les industries ultra-modernes. Nos collaborateurs comprennent ces choses beaucoup mieux que moi et je leur fais entièrement confiance. Avec Iscar par exemple, ils sont impliqués dans des affaires à la pointe de la technologie. Ils font un travail remarquable, mais pas parce que je les aide. »
Buffett a été interrogé sur le fait de savoir si Israël bénéficie d’un avantage durable dans la concurrence internationale. Il a répondu : « Absolument, vous avez un tel avantage. Comme je l’ai dit dans le passé, si vous allez au Moyen-Orient pour trouver du pétrole, évitez Israël. Si vous y allez pour trouver des cerveaux, arrêtez-vous en Israël ». Et Buffett poursuit : « Les cerveaux, ça fonctionne pendant longtemps. Iscar en est l’exemple le plus frappant. Ils n’avaient aucun avantage il y a 50 ans. Le tungstène vient de Chine. Les clients pour ces produits manufacturés étaient principalement des sociétés en Europe ou aux Etats-Unis. Ce qu’ils ont apporté de neuf, c’est du savoir-faire et de l’enthousiasme. Regardez comment ça fonctionne. Je crois que c’est un exemple exceptionnel. Je crois qu’à Iscar, ce sont les meilleurs que j’ai jamais vus. »
Et Warren Buffett de conclure : « Si vous avez d’autres compagnies comme Iscar en Israël, faites-moi signe. Vous avez mon numéro de téléphone. Appelez-moi. »—