( Par Yuli Edelstein Ministre israélien de Information )
Voici un aperçu de la situation internationale en 2010. Il existe un état d’environ 74 millions d’habitants répartis sur un vaste territoire de plus d’un million et demi de kilomètres carrés, avec de vastes ressources naturelles, ce pays est régi par un régime fanatique criminel, qui jette en prison, viole et tue ses propres citoyens parce qu’ils sont dissidents ou même à cause de leur orientation sexuelle. Un pays qui condamne les femmes sur des accusation d’infidélité, un pays qui se consacre à la conception d’armes de destruction massive, qui défend sa théologie haineuse dans le monde entier et promet ouvertement d’effacer un second état de la surface de la Terre.
Maintenant imaginez ce deuxième état de 22 000 kilomètres carrés (moins que la Sicile) presque sans ressources naturelles, excepté le talent et l’habileté de son peuple. Un pays entouré d’ennemis depuis l’époque de sa naissance, victime d’agressions répétées, sauvé avec le coût élevé du sacrifice de ses citoyens soldats. Un État dirigé par un gouvernement élu qui repose strictement sur la primauté du droit, défend les droits des minorités et l’égalité des sexes, qui a démontré fréquemment qu’il était prêt à céder une partie de son maigre patrimoine au nom de la paix. Maintenant posez-vous cette question : lequel des deux est constamment objet de mépris et de diffamation dans le monde ? Lequel est attaqué par la presse libérale, condamné par les intellectuels progressistes et l’objet de protestations d’étudiants militants ? Qui est blâmé en cas de légitime défense ? Auquel des deux, on nie le droit d’exister ? Vous connaissez déjà la réponse : ce n’est pas l’Iran mais Israël. Ce n’est pas l’état du terrorisme islamique mais la république juive. Ce n’est pas le pays d’Ahmadinejad mais ma nation. Nous le peuple d’Israël nous sommes depuis longtemps habitués à la haine aveugle de nos voisins arrières. A ceux-ci qui sont inspirées par des livres « sacrés » qui enseignent que les musulmans doivent combattre les juifs et les tuer, je n’ai rien à dire. Mais je ne réussis pas à comprendre ceux qui au nom des droits de l’homme et de la paix soulèvent la même bannière de haine et de génocide.
Parce que, admettons-le, ceux qui veulent interdire les produits israéliens ou boycotter ses artistes et ses scientifiques et détruire l’économie du pays, ceux-là ne sont pas à la recherche de la paix sur la base de deux nations. Ce qu’ils veulent, c’est simplement détruire l’État juif. Aujourd’hui parmi ceux qui se disent progressistes, il est largement admis qu’Israël, dont la création a été sanctionnée par l’Organisation des Nations Unies, est la fille du péché. C’est seulement à nous les juifs qu’on refuse le droit fondamental d’un peuple à l’autodétermination, nous sommes les seuls à qui l’on dénie une revendication sur une partie quelconque du monde. Il existe une alliance étrange entre les radicaux d’aujourd’hui et les classiques antisémites du passé : le bon juif est seulement le juif errant. Essayez un peu de vous demander comment un esprit peut obstinément nier l’évidence de ce qu’il voit et entend ? Les Arabes Israéliens ont des droits égaux, mais combien de fois avez-vous entendu l’expression État d’apartheid visant Israël ? Depuis 67, la population palestinienne a fortement augmenté et sa qualité de vie s’est améliorée mais l’idée s’est répandue que les Juifs pratiquent un nettoyage ethnique en Palestine. Toutes nos guerres sont condamnées au prétexte de crimes de guerre alors que les tirs de roquettes sur des cibles civiles ou les bombes dans les autobus et les cafés sont dignes de soutien et même d’adoration au nom du triomphe des plus faibles.
Plus d’une fois, les différents gouvernements d’Israël ont fait des propositions de paix et pourtant il continue à être accusé de faire obstacle à la fin des conflits. Il existe une méthodologie derrière cette folie.
Il y a des flots d’argent, souillés de sang et de pétrole qui alimentent les émeutes anti-israéliennes, organisent le boycott contre Israël, en répandant des mensonges sur mon pays sous couvert de journalisme objectif et d’analyses académiques. Des carrières entières se construisent sur la trahison de la norme intellectuelle, sur l’incitation voilée à l’antisémitisme et le culte aveugle des faiblent au mépris de la justice. Israël n’est pas la seule victime. Enflammés par cette rhétorique de haine justifiée par des universitaires et des médias respectables, des militants se lancent dans des attaques antisémites presque quotidiennes contre leurs semblables, hommes et femmes, dans le monde occidental sous prétexte que leurs victimes soutiennent Israël. Dans sa « lettre à un ami antisioniste » d’août 1967, Martin Luther King écrivait : « Tu déclares, mon ami, que tu ne hais pas les Juifs, que tu es seulement antisioniste. A cela je dis, que la vérité sonne du sommet de la haute montagne, que ses échos résonnent dans les vallées vertes de la terre de Dieu : Quand des gens critiquent le sionisme, ils pensent Juifs… antisioniste signifie de manière inhérente antisémite, et il en sera toujours ainsi ».
Il y a 72 ans, l’Italie a trahi ses citoyens juifs. Aujourd’hui nous aimerions que ce soit l’Italie qui porte le flambeau de la lutte contre ceux qui veulent achever le travail commencé par les nazis. L’Italie devrait aider l’Europe à trouver une position claire en faveur de la paix et contre le terrorisme, en faveur du dialogue et contre le boycott, pour la liberté et contre la tyrannie, enfin pour la vérité contre les mensonges antisémites.
Traduction : http://danilette.over-blog.com/